Contribution – Mon Sénégal a des rêves (Seydi Gangué)

Le monde bouge, l’heure est aux conquêtes. Projets, programmes et plans doivent être à l’ordre du jour pour développer nos pays qui ploient encore sous le coup de la dette ou de mauvaises politiques. La principale richesse de nos pays reste le capital humain Nos ressources humaines sont d’une qualité à faire rêver. Dans tous les domaines, notre pays, le Sénégal a des sommités qui excellent. Partout en Afrique et dans le monde, l’intellectuel sénégalais bénéficie du respect de ses pairs car héritier de Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor, Amady Aly Dieng ,Souleymane Niang, Souleymane Bachir Diagne, bref la liste est loin d’être exhaustive. Le Sénégal, malgré sa richesse est un laboratoire où l’échec est devenu une règle ces dernières années. Les programmes scolaires sont faits depuis longtemps et continuent de mettre au grand jour leurs limites. Combien de jeunes sont victimes de nos systèmes qui font la part belle à une élite qui travaille pour une reproduction du système. Des milliers de jeunes s’adonnent à l’immigration clandestine et expliquent que les enfants des riches vont nous diriger demain, car ils sont dans les meilleures écoles et vivent dans de meilleures conditions…Et pour rompre la chaine nous sommes obligés de prendre les pirogues car nous n’avons pas les mêmes opportunités qu’eux. Le taux de chômage a atteint des proportions incommensurables. Des jeunes diplômés sont devenus des Jakartmen, qui pour leur autonomie, qui pour subvenir aux besoins d’une famille dont les moyens ne satisfont pas les besoins. Des recrutements partisans ont fini de plomber beaucoup de secteurs. La vendeuse de cacahuètes devant les portes d’une école devient deux ans après enseignante dans l’école et voit le niet de certains parents d’élèves qui refusent que leurs enfants soient enseignés par la maitresse. Dans le domaine de la santé également des recrutements du genre sont dénoncés. Alors, comment peut-on se développer dans ces conditions ?
Pour se développer notre pays doit s’appuyer sur un système éducatif de qualité avec un changement profond des programmes scolaires. Le Sénégal doit d’abord s’atteler à former ses jeunes et à les spécialiser dès le cycle élémentaire en mettant en place un programme qui permet de spécialiser l’enfant à partir du cours élémentaire et ce jusqu’à l’université .Cette spécialisation sera faite selon les aptitudes de l’enfant et selon surtout le milieu. L’enfant vivant dans le Fouta pourrait suivre des études en agriculture par exemple. Avec une démarche spiralaire, l’enfant pourra maitriser l’ensemble des étapes du cycle agricole et bénéficie non seulement du soutien des spécialistes ou formateurs mais aussi de celui du parent agriculteur fort de l’expérience de la pratique paysanne avec la mise en place de champ école pour lui permettre d’allier la théorie à la pratique. Dans d’autres régions, d’autres filières seront exploitées en fonctions du milieu et des besoins.
Ainsi des grappes de convergences pourraient être créées et permettraient d’échanger des expériences. Les régions à vocation agricoles, celles artisanales, industrielles….peuvent faire des échanges d’expériences afin d’assurer la maitrise des pratiques et ainsi toute la chaine de valeur pourrait être maitrisée au profit de sorties (visites d’échanges).
Le choix de la filière reste important, car dans certaines régions l’offre de formation a longtemps souffert de pesanteurs sociales malgré l’existence d’écoles de formation. Par exemple, au Fouta ouvrir une école de formation reste pertinent mais quand on y propose la poterie, la cuisine, la coiffure, il y aura peut être des auditeurs mais pas plus que si on proposait une filière dans les domaines de l’agriculture, l’élevage ou autre, car ici les filières suscitées sont réservées à une catégorie socioprofessionnelle qui s’’adonne à ces travaux depuis des siècles et du coup l’on peut rester des années avec des effectifs très réduits qui ne permettent pas de dérouler comme ce fut le cas dans certains établissement de formation où le nombre de formateurs est supérieur au nombre d’auditeurs .
Pour conclure il faut penser à spécialiser nos académies et permettre à chacune d’elles de former ses composants selon les besoins et aller dans le sens de créer une dynamique inter-académie qui à notre avis permettrait de former un citoyen avec un profil qui pourrait lui permettre de mieux servir son pays .

Seydi Gangué Instituteur, Formateur, Consultant en management de Projets et Programmes Communiquant

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